jeudi 3 septembre 2009

Le début de la fin

Quelque chose m'a toujours sidéré au cinéma. C'est cet incroyable élan qui éjecte certains spectateurs de leurs sièges sitôt la première lettre du générique de fin apparue. Mais ils vont où tous ces gens ??? Si le film avait duré 2H07 au lieu de 2H02, hors générique, ils seraient bien restés jusqu'à la fin, non ? Alors pourquoi se lever comme des dingues, comme si le cinéma allait exploser dès l'apparition du mot fin, comme si le métro allait fermer, comme si soudain, ils sentaient que la fourrière allait venir à cet instant précis dégager leur voiture de "Livraison", alors que pendant le film, la fourrière, elle joue à Puissance 4 avec sa grand-mère...

Mais restez bande de sprinteurs irrespectueux du travail d'autrui ! Restez, prenez le temps... La fin d'un film c'est mille choses à la fois, c'est se cultiver sur le casting ou sur les lieux de tournage, sur le nom du chef op pour les plus pointus, c'est voir la petite surprise finale du réalisateur, c'est rester encore un peu dans ce temps que le film a suspendu pour vous, et redescendre en douceur, à mesure que le générique monte, c'est laisser sa gorge se détendre d'une émotion frissonnante et belle dans les notes de musique finales, c'est continuer de rêver un peu, ou même d'être triste, mais c'est rester dans une émotion, avant de reprendre de plein fouet le parfum de la ville polluante dans les narines et les épaules pressées des passants stressés.

Prenez le temps... Ne partez pas tout de suite... Prenez le temps. Et peut-être que ces cinq minutes gagnées vous en feront gagner d'autres, plus précieuses, de réflexion, de recul, de culture, de détente.

La fin d'un film, c'est le moment où la réalité vient vous reprendre. Laissez-la vous reprendre, doucement, ne vous jetez pas dans sa gueule, elle vous mord assez comme ça...

Franck


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