mercredi 11 mars 2009

La Dariole, Gérard et Dieudonné

Salut les visiteurs du mercredi !

Je viens vous conter la journée extraordinaire d'un homme ordinaire, moi. Et vous donner quelques humeurs en vrac. Bon... Quand je parle d'extraordinaire, j'exagère un poil... En fait j'ai gagné un repas pour deux dans un restaurant gastronomique du neuf-un, et j'ai vu Gérard Lanvin avenue Kléber ! Oui, bah pardon mais il y a des journées moins trépidantes !

Avant de commencer, sachez que j'écris très souvent mes billets le soir, ou le week-end, je les pré-enregistre, et je distille leur publication au gré des heures professionnelles, suspendues momentanément le simple temps du clic... Donc, oui, au boulot, je ne fais que publier, c'est à dire cliquer sur un bouton, entre deux missions ! Non parce que le soir de mon anniversaire, Paul, mon cousin, me demandait..."mais comment tu fais pour trouver le temps de balancer tout ça dans la journée ?" avec un sourire en coin... Et de lui répondre, à mon bon Paulo : "Facile, je me fais deux petits breaks, deux fois quatre heures !" ;-)) Non, bien sûr, je stocke, plutôt le soir, et je déstocke, plutôt la journée. Et sinon, vous pouvez essayer de faire ça tout en mangeant quelques frites. Le fameux break - frites. Bref...

Revenons à la Dariole et à Gérard.

J'ai un radio-réveil qui commence un peu à tutoyer la vieillesse, le CD ne démarre plus, et la radio ne propose, en mode clair et net, que E FM, la radio de l'Essonne (le 91, le neuf un donc !). Et pour ceux qui connaissent le charme des radios locales, celle-là aurait sa place au Panthéon du genre. Le ton journalistique monocorde avec intonations toujours au même endroit des journalistes sortis d'école, ou ceux de M6, vous voyez ? Et bien à côté des animateurs d'E FM, ce sont des petits garçons les gars de Zone Interdite et de Capital ! En même temps, difficile de mettre un peu de vie dans les bouchons de Savigny sur Orge ou les retards des trains de Juvisy... oui, oui, les infos locales précèdent le bulletin national... Bon, c'était exceptionnel hein, d'habitude, c'est un petit buzz et hop debout ! Mais là, la petite famille en Croatie, je me suis fait un petit plaisir, écouter E FM...




Donc, je me lève, et je te bouscule, tu ne te réveilles pas, comme d'habitude... et... pardon... donc, je me réveille, et j'entends l'animatrice dire "appelez le 01 69...etc... à gagner un repas pour deux à La Dariole, le célèbre restaurant gastronomique de Viry-Châtillon". Là, allez savoir ce qui peut se passer dans une tête dont le cerveau s'est remis en marche trois secondes avant, j'ai retenu le numéro, j'ai sauté sur le téléphone, je l'ai réparé (oui, j'avais sauté un peu fort quand même....) et j'ai composé le numéro de la radio. "Oui, bonjour Monsieur, laissez-nous vos coordonées, et si vous êtes tirés au sort, on vous appellera." Je laisse les choses en question, puis en sortant de ma douche, message sur mon portable. J'écoute... "Monsieur Pelé, c'est Véronique de la radio E FM, je voulais vous annoncer que vous aviez gagné le repas pour deux personnes au restaurant la Dariole, etc..." !! (sachez par ailleurs que la nana parle sur un répondeur de portable comme pendant son flash, c'était à mourir de rire) J'ai gagné !!! Putain, mais alors c'est vrai que c'est l'année du verseau ?? On m'avait dit que j'aurais de la chance mais alors là... ;-) Plus sérieusement, content j'étais, une bonne journée qui commençait.

Et puis, en repensant à ce que disait la radio un peu plus tôt "selon les derniers indices médiamétrie, vous êtes 30.000 à nous écouter, merci de votre fidélité...", je me disais, est-ce que c'est du marketing cette annonce ? Et est-ce que ce matin, en vrai, on n'était pas plutôt genre trois à vous écouter...? Trois, dont Kevin, qui, entamait son deuxième tube de gel pour se faire la tête de Tokyo Hôtel, et avait vraiment autre chose à faire qu'aller manger à la Dariole, et Lucette, qui ne supporte plus que les pâtes sans beurre depuis janvier 77.

Sur ce, je vais travailler, journée classique, on nourrit le moteur de recherche eGuides.fr (à ce propos, une double-page sur le thème Internet, Hadopi et autres pourra être lue dans un prochain Télérama, et Bruno Guillard, papa des eGuides, a été interviewé pendant 2h30 hier, un joli coup de pub.) et le soir, pour rejoindre l'Etoile, je prends le bus à Kléber. Et là, surgit dans un costard trois pièces des plus classieux, le non moins classe Gérard Lanvin. Les filles, franchement, vous seriez tombées comme des mouches...


La super classe le Gégé ! Je ne sais pas s'il sortait d'un tournage ou d'un mariage, mais si c'est sa tenue du mardi ou sa tenue pour aller chercher un pack d'Evian, moi je dis que la vie n'est pas vécue de la même façon par tout le monde ! Il vient vers nous, portable collé à l'oreille, traverse l'avenue Kléber, et là, on se dit, ça doit être pas mal d'être Gérard Lanvin, et pas qu'avenue Kléber. Non, la classe le mec. Et en repensant au sondage que je vous avais proposé ici il y a quelques semaines de cela, je comprends mieux pourquoi Monsieur Lanvin avait récolté autant de votes. Son charisme est intact, et si je pouvais déchiffrer les statistiques au niveau du sexe des votants (bizarre cette tournure de phrase non ?...) je suis sûr que 80% des votants pour lui étaient des votantes.

A propos de sondage, celui de cette semaine vient de prendre fin, et Coluche est le grand vainqueur de vos humoristes préférés (pardon aux oubliés, que j'adore, Desproges et Jean Yanne en tête). Une autre information étonnante sort de ce sondage, la position de Dieudonné, dont l'humour reste très manifestement très apprécié, malgré le boycott médiatique et les frasques politico-sensationnelles. Si on parle d'humour pur, je fais partie de ceux qui ont ri comme jamais en allant voir "le divorce de Patrick" au Zénith, plein comme un oeuf, il y a des années maintenant, avant les "dérapages" et le cirque qui suivit. La salle représentait le peuple dans toutes ses confessions et toutes ses couleurs. La machine médiatique s'est emparée du sujet, a diabolisé l'énergumère, puis, lui, a franchi la ligne blanche en se laissant aller à des provocations des plus gratuites et forcément déplacées, a pris le tollé général comme une attaque en règle, et s'est petit-suicidé professionnellement en se défendant sur des arguments seulement politiques.

Voilà comment, à mon sens, un des humoristes les plus drôles de ces dernières années, est devenu pour les médias, et donc pour tout le monde, un antisémite, extremiste, qui a glissé, est devenu incontrôlable, n'a plus eu comme conversation que l'impérialisme sioniste et l'esclavagisme duquel il était issu, et a fini par demander à Le Pen de devenir le parrain d'une de ses filles. Là, on l'a définitivement perdu... Même si je reste persuadé qu'il s'est enfermé dans sa position défensive, et à force d'attaquer comme un dingue et de se victimiser comme le même dingue, il est devenu prisonnier de son discours, de son image, et s'est lui-même politisé à l'extrême, ce qu'il ne souhaitait probablement pas au départ. Et son problème est devenu celui de tous les marginalisés de la société et des médias, de tous ceux qui ont une étiquette qu'on ne peut plus décoller, son discours, qui contient des vérités, comme l'esclavagisme, n'est plus écouté. Le cercle vicieux est là, ayant perdu son crédit, il n'avait plus d'autre moyen d'exister que la provocation, parfois outrancière.

Le prochain sondage aura pour thème la radio justement ! Je vous embrasse, et vous invite à aller voir Boy A au cinéma, très bon film, en attendant d'être panégyrique (clin d'oeil à Isloann) au sujet de Milk, mais ne mettons pas la charrue avant les boeufs, il faut d'abord que je trouve le temps de le voir...

A bientôt


Franck

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