mardi 5 mai 2009

Jeux d'enfants




C'était donc ça être adulte, avoir un compteur qui affiche de 0 à 210 et ne jamais faire que du 60 ...



Du bonheur à l'état pur, brut, natif, volcanique... Quel pied ! C'était mieux que tout. Mieux que la drogue, mieux que l'héro, mieux que la dope, coke, crack, fix, joint, shit, shoot, sniff, pet', ganja, Marie-Jeanne, cannabis, beuh, peyotl, buvard, acide, LSD, ecstasy... Mieux que le sexe, mieux que la fellation, 69, partouze, masturbation, tantrisme, kama-sutra, brouette thaïlandaise, mieux que le Nutella au beurre de cacahuète, et le milk-shake banane, mieux que toutes les trilogies de Georges Lucas, l'intégrale des Muppets show, la fin de "2001"... Mieux que le déhanché d'Emma Peel, Marylin, la Schtroumpfette, Lara Croft, Naomi Campbell et le grain de beauté de Cindy Crawford, mieux que la face B d'Abbey Road, les solos d'Hendrix. Le petit pas de Neil Armstrong sur la lune, le Space Mountain, la ronde du Père Noël, la fortune de Bill Gates, les transes du Dalaï Lama, les NDE, la résurrection de Lazare, toutes les piquouzes de testostérone de Schwarzie, le collagène dans les lèvres de Pamela Anderson, mieux que Woodstock et les rave-party les plus orgasmiques, mieux que la défonce de Sade, Rimbaud, Morisson et Castaneda, mieux que la liberté, mieux que la vie !



Je vous présente ma vie vers 35 ans. J'avais tout. Une femme, deux enfants, trois potes, 4 crédits, 5 semaines de vacances, 6 ans dans la même boite, 7 fois mon poids en matériel hi-fi, 8 coïts conjugaux par trimestre, 9 fois le tour de la terre en emballages plastiques, couvercles de polystyrène et autres packaging alimentaires non biodégradables et 10 ans sans voir mon père. Le bonheur. La panoplie du parfait tyran dont j'avais rêvé toute mon enfance.



(dialogues extraits de "Jeux d'enfants" avec Marion Cotillard et Guillaume Canet)

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