mercredi 13 mai 2009

L'album du mois

(Critique de François Gorin pour Télérama)





L'un des plus beaux albums de 2002 fut One year.

Petit détail : ce premier solo enregistré par Colin Blunstone après la séparation des Zombies était l'un des plus beaux albums de... 1971. Ainsi va parfois le manège de l'oubli et des rééditions. Depuis, les Zombies se sont reformés, notamment pour rendre un hommage à leur chef-d'oeuvre de 1968, Odessey and oracle. On a pu constater que la voix vaporeuse du chanteur était à peu près intacte. Mais la surprise de ce nouveau disque est de lui offrir un écrin digne de l'attention du vieux fan comme du néophyte. Attention ! Par on ne sait quelle pudeur déplacée, les premiers titres, en guise de fantôme, voient planer celui d'un rock FM assez vain. Au quatrième, une reprise de l'obscur song­writer Tim Moore jadis honorée par Art Garfunkel (Second Avenue), un quatuor à cordes s'installe. Un autre album, le vrai, peut alors commencer.


On tire les rideaux et voici l'intimité d'une musique de chambre en six morceaux, tous signés Colin Blunstone, à la différence des précédents. De Beginning/Keep the curtains closed today à The sun will rise again, la voix, dans le simple appareil des violons, part en voyage autour d'un coeur légèrement désenchanté (quand l'amour se fane ou n'est plus qu'une ombre... eh bien, ranimons-le). Au temps de She's not there, Blunstone s'affirmait discrètement comme le plus fin des chanteurs pop de sa génération. Cet album inespéré (moins ses dix premières minutes, on insiste) apporte la preuve qu'il l'est toujours.

http://www.telerama.fr/musiques/the-ghost-of-you-and-me,42601.php

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J'ajoute que j'ai le "One year" de 71, et il fait partie depuis des années de la crème de mes pépites.

Franck

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