« Se croire sorti de la cuisse de Jupiter »
Se prendre pour quelqu'un de remarquable, d'exceptionnel. Être imbu de soi-même.
Jupiter, tout le monde connaît. Pas la cinquième planète du système solaire, mais le dieu de la mythologie romaine dont elle tire d'ailleurs son nom.
Chez les grecs (dont la mythologie est parallèle à la romaine), le même dieu d'appelait Zeus, et nous allons rester dans les noms grecs pour raconter comment Dyonisos, futur dieu du vin, est sorti de la cuisse de Zeus, donc de Jupiter.
Dionysos est né d'une aventure extra-conjugale de Zeus avec Sémélé.
La troisième femme de Zeus, Héra (qui était aussi sa soeur - autres temps, autres moeurs), horriblement jalouse de constater la grossesse de Sémélé, lui prétendit que Zeus n'était en réalité qu'un horrible monstre.
Sémélé supplia alors son amant de se laisser voir nu, dans toute sa puissance, pour vérifier les dires d'Héra (NDLR : Zeus et Séméné n'avaient pas dû garder la lumière allumée lorsqu'ils ont conçu Dyonisos).
Mais Séméné, qui n'était qu'une pauvre mortelle, ne supporta pas la vue des éclairs entourant son amant et se mit à brûler comme une torche.
Zeus arriva à extraire le petit Dionysos du ventre de sa mère, bien avant le terme de la gestation. Comme il n'y avait pas encore d'incubateurs à l'époque, il enferma l’enfant à l'intérieur de sa propre cuisse pour le protéger jusqu'au jour prévu pour la naissance.
Trois mois plus tard Dionysos naquit, pour de bon cette fois, parfaitement formé.
Comme quoi les dieux étaient vraiment fortiches en ce temps là[1].
L'expression ne conserve de cette histoire que la supériorité des dieux (qui chez nous, pauvres humains, aurait eu l'astucieuse idée de planquer un prématuré dans sa cuisse ?), celui qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter ayant tendance à se prendre pour un dieu vivant.
[1] Ce n'est plus le cas maintenant. On ne peut plus rien attendre de la protection des dieux. Il n'y a qu'à voir les fléaux, récents, en cours ou à venir, qui touchent le genre humain comme le tsunami, le cyclone Katrina, les tremblements de terre meurtriers, la CGT ou la grippe aviaire, par exemple.
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