mercredi 17 juin 2009

Pris pour un Lindon


En lisant cette interview de Vincent Lindon, ce matin, dans le train de ma morne plaine, je me suis trouvé plein de points communs avec lui, avec sa philosophie, et avec le regard que le journaliste avait sur lui.

Je la reproduis ci-dessous, en mettant en italique ce qui me parle, ou me paraît commun à ma personnalité, et laisse la vôtre s'en nourrir librement.

Interview de Vincent Lindon - Télérama avril 09


Tout ce que l'on sait de Vincent Lindon est vrai. Il est grande gueule et grand comédien, vite en pétard et aussitôt calmé, immodeste et pourtant lucide, impeccable ce jour-là dans un costume sombre et... bourré de tics. Et si, justement, on commençait par eux ? D'accord, on triche un peu : on n'aborde pas l'acteur de but en blanc par une question sur ses grimaces compulsives. Mais, un peu plus tard, quand la confiance paraît réciproque, on y va, et il répond. Il ne sait plus quand ses tics sont apparus, mais se rappelle que « ça a été un enfer au début du secondaire, à l'âge où l'on est con, où l'on se moque des gros, de ceux qui sont différents ». Il explique aussi que, longtemps, quand deux filles riaient à proxi­mité, il pensait automatiquement que c'était de lui.

« Pourtant, quand j'étais plus jeune, ma mère a voulu que je voie un acupuncteur pour faire disparaître mes tics, et j'ai refusé. J'avais peur de ne plus être moi. Aujourd'hui, on me dit souvent : tu sais, Vincent, je ne les remarque même plus. Moi je les remarque. Ils ne me dérangent pas, mais j'en ai conscience : je fais juste quinze mille mouvements de plus que n'importe qui dans une journée. » Ses tics le résumeraient-ils, comme un détail donne la clé d'une personnalité ? Ils indiqueraient un mélange d'impétuosité hyperactive, de fragilité à tendance paranoïaque, et aussi une certaine fierté d'être soi...


(...)

« Ma folie, ce sont les gens, poursuit-il. Je passe beaucoup de temps à poser des questions à tous ceux que je croise. Sur leur vie, sur leur histoire. Je dois avoir une énorme boîte à l'intérieur de mon cerveau, dans laquelle je puise pour jouer.

(...)

Mais on jurerait que, plus encore, Lindon aime prolonger la proximité qu'a établie le travail commun, créer un espace de discussion ludique presque sans fin – l'échange amical est primordial dans sa vie. Il met dans l'exercice la même méticulosité maniaque – lassante pour certains – qui est la sienne quand quelque chose le passionne.

(...)

Nostalgie d'un autre temps ? Il avoue que beaucoup de choses l'agacent dans le monde d'aujourd'hui. Mais aussi sans doute, pour lui qui suit une psychothérapie (et qui sait parfois jouer avec les mots en lacanien bon teint), quelque chose à voir avec sa propre enfance bourgeoise, et son père, qu'il n'a plus.

Il cite ce mot, qu'il attribue à Voltaire, et qui lui convient bien : « Si j'avais trois vœux, le premier serait d'essayer de changer ce qui en moi est changeable ; le deuxième, de ne pas perdre de temps à essayer de changer ce qui n'est pas changeable ; le troisième, de toujours discerner ce que je peux changer de ce que je ne peux pas changer. » Attention, Vincent Lindon grandit .

Article dans son intégralité : http://www.telerama.fr/cinema/itineraire-d-un-maniaco-expressif,41706.php

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