Critique Télérama :
Un premier disque qui nous intrigue et nous séduit d'emblée, il n'en pousse pas chaque semaine au fond des bacs de disquaire. Celui de Luciole est bien de cet acabit : il a le charme frais de la nouveauté et l'élégance discrète des chansons soignées qui ménagent leurs surprises de rimes, sans pour autant chercher à épater. Sans frime. Elle aurait pourtant de quoi briller, cette jeune femme de 22 ans venue du slam et pour qui l'écriture semble une seconde nature.
Par chance, elle ménage ses effets et elle pèse ses mots, contrairement à tant d'autres rimeurs convaincus d'être animés par une irrépressible force poétique... Chez elle, au contraire, le verbe parlé ou chanté sait se faire léger, jamais démonstratif, parfois même discret. Et pour chanter le désir, elle s'amuse à tordre la grammaire, inventant une syntaxe éloquente et suggestive à la fois :
« Je te chair, Tu me bouche, Tu me clavecin, Je te touche. [...] Je te perpendiculaire, Et tu m'horizontale... »
Il n'y a guère ici que l'interprétation qui soit parfois inutilement surjouée - défaut de jeunesse, sans doute. Pour le reste, on applaudit : sur des mélodies de Dominique Dalcan qu'on a rarement connu si inspiré, ces Ombres de slam et de chanson mêlées s'avèrent joliment lumineuses.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire