282.000 chômeurs de plus sont attendus en France cette année, selon les dernières prévisions de l'assurance-chômage, et une destruction nette de 250.000 emplois salariés, sur fond de récession avec un recul prévu du PIB de 1 %.
Dans cette perspective, le marché de l'emploi des cadres devrait être rattrapé par la crise et devrait chuter en 2009 avant de quasi stagner jusqu'en 2012, comme l'annonce une étude publiée jeudi par l'Association pour l'emploi des cadres (APEC).
Chute des embauches des cadres
S'appuyant sur les prévisions de croissance 2009 de la Commission européenne, et sur le lien entre emploi des cadres et investissement des entreprises, l'APEC envisage une chute du recrutement de 17 % à 165 000. En 2008, les embauches ont dépassé 199 400, après un repli de 4 % dû notamment à un "sévère ralentissement au dernier trimestre", rappelle-t-elle.
Une "quasi-stagnation" est attendue en 2010-2011-2012, avec des niveaux proches de 2002 après l'éclatement de la "bulle Internet".
Menace de chômage longue durée
Si les recrutements "devraient résister et éviter la descente aux enfers", le taux de chômage des cadres va néanmoins remonter "au-delà de 4 % dès 2009", contre 3,3 % fin 2008, a précisé à la presse le président de l'APEC, Gabriel Aretro. "Même à 5 %, cela resterait sous le niveau de 2003-2004 et sans commune mesure avec les autres salariés", a-t-il noté.
Moins qu'un "chômage massif", c'est plus le chômage de longue durée qui menace les cadres. "L'allongement de la durée du chômage se voit depuis octobre, où le taux de retour à l'emploi à six mois est tombé à 46 % contre 54 % en avril", a observé le directeur général de l'association, Jacky Chatelain. Par secteur, l'industrie serait la plus touchée cette année (-35 % à -21 % d'embauches de cadres prévues), devant le commerce (-24 % à -14 %), la construction (-17 % à -7 %) et les services (-11 % à -2 %).
Secteurs en péril
Les embauches chuteraient pour les postes de commerciaux ou les fonctions dans la finance.
Secteurs plus résistants. Les domaines de la recherche et développement ainsi que de l'informatique devraient résister.
"Sans soutien à l'investissement des entreprises, cela pourrait aller très mal et la récession pourrait se muer en dépression", a cependant prévenu M. Artero, ajoutant que "les employeurs doivent jouer le jeu et utiliser les fonds en France".
Selon l'étude de l'APEC, un "vigoureux redémarrage" n'est escompté qu'en 2013, où quelque 190 000 recrutements de cadres (+16 % comparé à 2012) seraient possibles.
(source lemonde.fr)
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