lundi 16 février 2009

Luc Besson sonne la charge contre le piratage sur Internet

Le producteur et réalisateur Luc Besson a appelé à sanctionner l'ensemble de la chaîne économique du piratage sur Internet, accusant de "grandes entreprises françaises" d'en retirer des intérêts financiers, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de samedi-dimanche . Le réalisateur salue les avancées du projet de loi sur le piratage, qui doit être examiné début mars à l'Assemblée nationale et instaure une riposte graduée envers les internautes.

Il juge toutefois que ces derniers "ne sont pas les seuls responsables". Le visionnage "gratuit et illicite" de contenus cinématographiques s'effectue sur des sites de téléchargement et de streaming (diffusion en direct), qui payent des "loyers numériques" à des hébergeurs et sont financés grâce à des contrats avec des régies publicitaires "qui se chargent de commercialiser leurs espaces auprès de grands annonceurs", explique M. Besson. "Une économie du piratage se développe sur la Toile en toute impunité", s'insurge le réalisateur.

Selon lui, "de grandes entreprises françaises sont impliquées à tous les niveaux de la chaîne de valeur et tirent un intérêt financier d'une activité illégale". "Elles sont complices d'un délit, donc coupables, et doivent, dans un État de droit comme le nôtre, être condamnées et sanctionnées", juge-t-il. Réaction immédiate de Free après ces interventions virulentes de Luc Besson : la fermeture du site beeMotion , qui proposait des vidéos et notamment des films en streaming. Le site explique que Free a "immédiatement réagi en nous sommant de stopper notre activité rapidement", ce qui permet au fournisseur d'accès à Internet de se protéger. En effet, son seul devoir est de fermer les services illégaux lorsqu'il en a connaissance. Son statut d'hébergeur ne l'oblige pas à faire des vérifications "a priori" sur les contenus.

En allant dans cette direction, Luc Besson ouvre une véritable boîte de Pandore. En effet, les ayants droit dénoncent depuis des années les "profiteurs" du piratage, au premier rang desquels figurent les fournisseurs d'accès à Internet. Un haut responsable d'une grande maison de disques, qui souhaite garder l'anonymat, a ainsi expliqué au point.fr que "ceux qui possèdent les tuyaux [les FAI, ndlr] gagnent plus d'argent que ceux qui possèdent le contenu : c'est absurde". Il est communément admis que le développement fulgurant de l'ADSL en France a été largement favorisé par l'engouement pour le téléchargement, légal parfois, illégal le plus souvent.
Sur Internet, les réactions fusent. Par exemple, l'avocat-blogueur Maître Eolas s'amuse à relever les erreurs de droit commises par Luc Besson. Jouissant d'une réputation déjà peu reluisante sur Internet, le producteur de Taxi est la cible de Mozinor, un spécialiste du détournement de vidéos . Une dure bataille s'annonce.

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