mardi 10 février 2009

Le temps et rien d'autre

Entre le 10 février 1971, vers midi, et aujourd'hui, il s'est passé 38 ans... C'est fou comme les grains du sablier paraissent tomber plus vite à mesure que le temps passe... Je me souviens de ce retraité, quand je faisais mon service militaire, en 93 qui m'a dit : "J'ai 75 ans jeune homme, et hier j'avais votre âge, vous ne pouvez pas savoir à quel point une vie passe vite...".

Je pense très souvent à cet homme, à cette phrase. Je ne suis pas pessimiste pour autant et n'oublie pas de profiter de cette vie qui nous file entre les doigts, d'en prendre le meilleur, sans penser à demain. Même si demain semble être toujours plus proche. Même si demain semble moins léger qu'à la fin du dernier siècle. Seize the day... disait Captain oh my captain, sous la plume de Walt Whitman... Cueille le jour... Carpe Diem...

Dans deux ans, j'aurai 40 ans. Je me souviens parfaitement des 40 ans de mon père, j'en avais 20... Me dire que dans deux ans j'aurai l'âge qu'il avait à ce moment-là me met une petite claque tellement l'empreinte de cet épisode est encore fraîche. Pourtant, mon optimisme épicurien continue de me faire me retourner sans regrets sur tout ce que j'ai vécu, non sans une certaine mélancolie parfois, et m'empêche de tirer des plans pessimistes sur cette comète insaisissable, le temps. Le tien, le mien, celui qu'on veut nôtre. Celui qu'on voudrait maîtriser un peu, qu'on voudrait voir enclencher la marche arrière, juste pour retrouver un peu d'énergie, d'insouciance, de jeunesse...

Benjamin Button est né vieux, et il rajeunit, de jour en jour, dans un incroyable défi au temps et à la logique des choses. J'ai vu ce film vendredi soir, et c'est vrai que cette histoire est aussi étrange qu'extraordinaire. Crédible surtout, grâce à un maquillage fabuleux, à une direction d'acteur fantastique de David Fincher, et à des acteurs, Brad Pitt en tête, qui démontre avec talent qu'il grossit les rangs des belles gueules qui en ont. Du talent.L'étrange histoire de Benjamin Button est une grande fresque, comme le cinéma en offre finalement assez peu, une épopée, un grand film, un Titanic, un Forrest Gump, un Sur la route de Madison, un film dont on se souvient. Je n'ai pas trouvé ce film aussi bon que "Les Noces Rebelles" que j'ai vu la semaine dernière et qui m'a plus marqué, mais le "pitch" génial, quelques moments très émouvants, et toutes les paraboles sur le temps qu'il propose, invitent à ne pas le manquer, même si, c'est vrai, ce n'est pas le meilleur Fincher.

Dans la salle prestige de l'UGC Normandie, sur les Champs, une de mes préférées, toutes les générations étaient mélangées, les vieux étaient venus avec le rêve secret de redevenir jeunes le temps d'une fable, les jeunes étaient là en rêvant de le rester encore longtemps.


Franck Pelé

1 commentaire:

  1. Bel optimisme !
    Le temps passe vite certes, mais si on profite de la vie, on digère mieux le temps qui passe.
    Carpe Diem, telle est ma devise également ;-)

    Après 40 ans, y'a encore plein de belles choses à vivre ... je te dirais ça bientôt ;-)
    J'ai un bel exemple avec ma mère qui a refait sa vie à 43 ans, malgré ce qui est arrivé...

    J'ai adore mes 20 ans, grâce à l'insouciance, on ne réfléchie pas à cet âge et c'est parfois bien mieux ;-)
    Par contre, la quarantaine, je la prends comme l'épanouissement de la femme !
    RDV le 25 septembre pour voir le résultat ;-)

    Doud'sister

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